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Les Français et le sommeil chimique

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Les Français et le sommeil chimique

Les troubles du sommeil, ce mal du siècle a eu pour conséquence un accroissement saisissant de la consommation de benzodiazépines. En 2015, 13,4 % de la population française a eu recours au moins une fois à ces molécules aux propriétés hypnotiques, anxiolytiques et calmantes, ce qui a conduit à l’écoulement d’un peu plus de 110 millions de boîtes en un an. Ce triste record situe la France au second rang européen des plus gros consommateurs de benzodiazépines, derrière l’Espagne.

Si les benzodiazépines ont un intérêt dans le traitement des troubles sévères du sommeil à court terme, on remarque que leur consommation s’étend parfois à plusieurs mois, voire plusieurs années, ce qui conduit à développer des risques d’effets délétères du type somnolence diurne, trouble de la mémoire, accident, dépendance.

L’avis de l’expert


Dr Patrick Lemoine, psychiatre & docteur en neurosciences, spécialiste du sommeil.

Trois questions sur le sommeil chimique

Qu’est-ce qu’on appelle le sommeil chimique ?

Dr Patrick Lemoine — C’est une perte de conscience provoquée artificiellement par la prise de somnifères. On ne peut pas le qualifier de sommeil, car il ne possède pas les caractéristiques propres au sommeil. Cela correspond davantage à une anesthésie légère. La plus ancienne forme de sommeil « chimique » connue est celle provoquée par l’état d’ivresse.

Ce sommeil artificiel est-il nocif ?

Dr Patrick Lemoine — Oui, à long terme. En effet, cet état hypnotique n’apporte aucun des bénéfices du sommeil naturel. Il induit même des troubles du sommeil comme l’apnée du sommeil dont les pauses respiratoires sont à la fois plus nombreuses et plus longues. Le patient met plus de temps à se rendre compte qu’il faut se réveiller pour reprendre sa respiration.

De manière générale et sur le long cours, les hypnotiques entraînent une baisse de l’espérance de vie, car ils provoquent des maladies respiratoires cardiaques… D’autre part, n’étant pas tous égaux face à l’addiction et malgré le caractère peu addictif des benzodiazépines hypnotiques, il peut y avoir une accoutumance qui se développe chez certains patients.

Comment se sevrer des benzodiazépines ?

Dr Patrick Lemoine — L’arrêt brutal de ces molécules est dangereux. Le sevrage s’opère à travers des protocoles très codifiés et encadrés par les professionnels de santé. Toutes les précautions sont à prendre, car ce sevrage peut se complexifier à cause de la sensation de manque et entraîner un syndrome de sevrage. D’autant plus que, plus la consommation de benzodiazépines est prolongée, plus le sevrage est compliqué. Il existe aujourd’hui d’autres solutions plus naturelles pour retrouver un sommeil de qualité et permettre ce sevrage aux hypnotiques.

© À chacun son sommeil

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